Anne-Emmanuelle GIACOMETTI, ça vous parle ? 26 ans, originaire de Trinité, responsable sécurité dans le BTP et surtout passionnée de rallye. Depuis quelques années, Anne-Emmanuelle vit sa passion sur les routes de Martinique en tant que copilote de rallye. Toyota Martinique l’a rencontré afin d’en découvrir un peu plus sur elle et sur ce qui rythme une grande partie de sa vie depuis déjà 6 ans.
Tout est parti d’une simple envie de découvrir le monde du rallye en Martinique. Anne-Emmanuelle nous expliquait que c’est en voyant passer des rallyes à proximité de chez elle qu’est née cette passion. Elle n’a pas forcément de proches impliqués dans ce monde, mais elle n’a qu’une envie, c’est intégrer ce fameux monde et surtout faire de la compétition.
L’aventure commence en 2016 grâce à la rencontre de deux personnes bien connues des passionnés de rallye. Dans un premier temps, elle rencontre Michel Accary, pilote de course de côte, qui est également son patron aujourd’hui. Elle lui fait part de son projet et Michel lui conseille d’être d’abord commissaire sportif pendant un an. Cette première année parmi les commissaires a permis à Anne-Emmanuelle de rencontrer les différents acteurs, mais aussi d’en apprendre plus sur ce sport et son fonctionnement. Par la suite, elle rencontre Eliane Saint-Prix de l’ASAM qui, comme Anne-Emmanuelle l’explique, lui a tout appris et tout montré. Durant cette première année, elle fait énormément de rencontres, elle reçoit plusieurs propositions et notamment celle de Max-Olivier Monthieux qui lui propose d’être sa copilote. Dès 2016, elle s’embarque aux côtés de Max-Olivier et elle participe à des rallyes très connus comme les 12h de Sainte-Marie ou encore le Martinique Rallye Tour.
Anne Emmanuelle nous livre son sentiment sur son arrivée et surtout son accueil dans le sport automobile. Elle nous a également parlé de la flexibilité de son emploi de temps au travail grâce à son patron
« Mon entrée dans le sport auto n’a pas forcément été compliqué. Bien au contraire, j’ai été bien accueilli. J’ai reçu quelques propositions pas très sérieuses, mais en dehors de ça, j’ai reçu un très bon accueil. »
« Mon patron, Michel Accary, me facilite vraiment la tâche. En fonction du planning des rallyes, j’ai la possibilité de finir plus tôt pour préparer le rallye ou même d’être absente après, pour me reposer, il me donne la chance de vivre ma passion en tout cas. »
Au cours de sa rencontre avec Toyota Martinique, Anne-Emmanuelle s’est confié au sujet de son accident d’avril 2022. Pour la deuxième fois, elle faisait partie d’un équipage 100% féminin. Elle copilitait Audrey Reunif, pilote guadeloupéenne, qui avait participé quelques jours avant à la course de côte de Morne Raquette au Vauclin.
Les deux femmes prennent ensemble, le départ du Rallye de Saint-Joseph, terminent la 1ère spéciale et lors de la 2ème, elles font une sortie de route dans le dernier virage. La voiture tire tout droit et contraint les deux femmes à abandonner. Anne-Emmanuelle s’en sort avec le bassin cassé et doit arrêter la compétition pendant un certain temps. Jusqu’au mois de juillet, après avoir enchaîné fauteuil roulant, béquilles et également rééducation, elle a pu reprendre la compétition.
« Malgré l’accident, j’ai repris en juillet lors du rallye Madinina et c’est justement là, ma grande fierté, avoir repris la compétition à peine 3 mois après mon accident. J’ai roulé avec un bassin cassé. »
« C’était surtout difficile psychologiquement parce que je n’avais pas grand monde qui m’accompagnait et qui comprenait pourquoi je voulais reprendre à ce point. Je n’étais moi-même pas convaincue de rependre, je n’étais pas très confiante. Cependant, physiquement, ça a été plus simple malgré les douleurs, j’en avais moins que prévu aussi donc l’un dans l’autre, ça a été. Je me suis beaucoup amusé en tout cas. »
Anne-Emmanuelle Giacometti expliquait à Toyota Martinique qu’en vivant sa passion, elle a l’opportunité de montrer aux autres femmes qu’elles peuvent faire pareil, quelque soit leur passion. Elle a déjà dû faire face à certaines remarques, mais elle passe au-dessus et elle montre bien qu’elle fait ce dont elle a envie parce qu’elle en a envie. Son arrivée dans le monde du rallye a surpris beaucoup de monde :
« On me voyait en tant que commissaire au début et quand je suis passé dans le baquet, beaucoup de personnes étaient étonnés de me voir à cette place. Pour eux, c’était une blague alors que j’avais juste envie d’exercer ma passion et je l’ai fait. »
Malgré les remarques qui peuvent être faites, Anne-Emmanuelle Giacometti constate qu’il y a de plus en plus de femmes qui font du rallye et elle en est très contente. Pour en citer quelques-unes, des noms comme Maeva Mornet, Sandrine Baisleau ou Katia Dumar ne seront pas étrangers aux passionnés de rallye.