LES OUVREURS : LE DEUXIEME ŒIL DES PILOTES WRC
Ils jouent un rôle crucial sur les épreuves « tarmacs » du championnat du monde des rallyes. Leur métier est encore peu connu du grand public. Et pourtant, ils apportent des informations importantes qui serviront aux équipages officiels.
Qui sont les ouvreurs ? L’exemple de Simon Jean Joseph.
Sur les rallyes « asphaltes », les ouvreurs sillonnent les parcours des épreuves spéciales quelques heures avant les équipages. Ces passages en amont permettent de corriger si nécessaire les notes prises auparavant lors des précédentes reconnaissances. Ils observent et transmettent les évolutions des conditions du tracé. Comme sur le Monte Carlo, en Belgique ou encore au Japon par exemple, les ouvreurs ont pour but d’aiguiller de la façon la plus précise les équipages afin qu’ils évoluent dans les meilleures conditions. Depuis quelques années maintenant, pour Toyota Gazoo Racing, le champion martiniquais, Simon Jean-Joseph est l’ouvreur de Sébastien Ogier. Les deux hommes travaillent ensemble depuis presque 10 ans maintenant.
La précision des ouvreurs Toyota, un vrai plus
ouvreurs se basent sur les notes recueillies par les équipages officiels lors des reconnaissances du début de semaine, avant le rallye. Lors de leur passage, ils vont apporter des corrections à ces notes si des changements notoires sont visibles sur le tracé. Par exemple, au rallye de Monte Carlo, l’équipage officiel peut avoir noté que certaines portions sont enneigées et lors du passage des ouvreurs, la neige a été remplacé par du verglas. Ce type de corrections sera transmise par Simon Jean-Joseph et son copilote Vincent Landais à Sébastien Ogier et son copilote Benjamin Veillas (ancien copilote ouvreur devenu officiel). L’ouvreur doit être précis dans sa description et ne pas interpréter ce qu’il observe comme changement. Là où la tache est complexe, c’est qu’il faut être précis sans pour cela trop en dire. Un surplus d’avertissements pourrait faire perdre du temps à l’équipage officiel qui ferait preuve de prudence. Mais un manque d’informations pourrait conduire à une sortie de route par exemple. Il faut trouver le juste milieu dans ce qui est transmis aux équipages. Parfois ces informations peuvent entrainer un changement de pneumatiques ou un ajustement de certains réglages en fonction des conditions.
LE TELEPHONE, MEILLEUR AMI DES OUVREURS !
Après leur passage, les ouvreurs communiquent les informations recueillies par téléphone. Chaque équipage à sa technique. Parfois les copilotes-ouvreurs et les copilotes officiels n’échangent qu’entre eux, d’autres fois les pilotes participent aussi à l’appel. Quelque soit la technique, le but est d’être le plus précis que possible. Ces communications téléphoniques sont parfois aussi des moments de rigolade qui permettent à tout le monde de souffler un coup. Mais sur beaucoup de spéciales, cela peut être un moment de stress intense quand les conditions sont très changeantes et qu’il faut apporter des modifications. A ce moment, ouvreurs et équipages officiels reprennent les notes pages par pages, lignes par lignes. Une des craintes principales lors de ces moments, est de ne pas avoir de réseau. Le téléphone étant le seul lien entre les deux voitures, les zones blanches sont une des inquiétudes essentielles des deux parties.
Le travail de Simon Jean-Joseph aura grandement contribué à l’obtention d’un nouveau titre de champion du monde WRC pour Sébastien Ogier et Toyota. 2021 a définitivement été une très belle année pour la marque Nippone !